PETER BEARD suite

Arles, Août 2000.
Nous flânons mes amis et moi et passons devant l’Hôtel Nord Pinus.
Je me dirige vers une des fenêtres qui donne sur le salon de l’Hôtel pour regarder à l'intérieur, effaré, les photographies de  Peter Beard.
Dans la journée, Nous avons visité l’exposition de Francis Bacon sur Van Gogh (dans laquelle figurent quelques portraits de Bacon par Beard ainsi que quelques extraits de correspondances).
Le lendemain matin, de retour sur la place du Forum, nous prenons notre déjeuner en terrasse d’un café avec vue sur l’hôtel quand soudain, mon regard se pose sur une personne en chemise Hawaïenne.
C’est lui ! (je connaissais son visage au travers de ses photographies et des portraits peints par Francis Bacon).
Finalement, après quelques hésitations, j’avance vers lui.
En arrivant face à lui et ne pouvant plus reculer, je lui dit :
- “Good morning, Sir, I would like to make your portrait.” 
Me radiographiant droit dans les yeux, il me répond :
- “OK ! where? “
- “In the hotel
Il se prête au jeu , naturellement, en agitant ses mains, en se les frottant, en fumant une cigarette.
Le courant passe très bien malgré ma timidité qui fait trembler mon appareil photo.
Je termine une bobine de 24 poses !!  Les cristaux contenus dans cette petite pellicule s’agitent.
Je discute un peu avec lui et au moment de nous séparer il me pose la question d’un air un peu moqueur :
«Where is your card? » 
Je lui fais comprendre par ma gestuelle que je n’en ai pas, le remercie chaleureusement et retourne à ma place, à bord d'un nuage, pour finir mon café.
L’histoire ne s’arrête pas là.
Mes Amis me regardent éberlués et je fais de même.
- « Alors, c’était comment ? Qu’est- ce qu’il t’a dit ? » Etc…
Aucune réponse, rien ne vient, je suis complètement hypnotisé par le sorcier.
Mais une chose me taraude, j’ai oublié de lui demander son adresse pour lui envoyer son portrait.
Je décide donc d’y retourner pour lui demander cette dernière faveur.
Je me lève et me dirige une fois de plus vers lui.
Au moment précis où je l’accoste à nouveau, le voilà qui termine d’écrire sur le papier argenté d’un paquet de cigarettes.
Il se tourne vers moi, me tend ce papier, avant même que je lui dise quoi que ce soit,
puis  me pose la question suivante toujours en souriant :
« Valéry … Do you know SYNCHRONICITY ? »
Sur le papier est écrit :
In case of ____________ Emergency
                ____________ Something humorous
                ____________ Francis Bacon mouvement…
Et son adresse...
Thank you, so much, Gentleman.

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