L'air de rien


Il y a des chansons qui nous accompagnent dans le temps, qui traversent les années et qu’on fredonne.
Leur sens, on ne le perçoit pas tout à fait.
Jusqu’au jour où, à la vibration sonore et à la mélodie, s’ajoute plus clairement une autre résonance : le vécu.
Une strate sur les sillons du son.
Cet air, que je trouvais plutôt joli, sonnait autrefois comme une berceuse, aujourd’hui comme un tourment.
Je sens, désormais, le pourquoi des cris du chanteur et la stridence de la guitare sur cet air de rien du tout.



There are songs that accompany us in time, passing through the years and it hums.
Their meaning is not perceived quite.
Until, at the sound vibration, melody, adds another resonance more clearly: the experience.
Stratum in the furrows of  the sound.
This air, which I found rather nice, once sounded like a lullaby, now as a torment.
I feel  now, why the screams of the singer and the stridency of the guitar on this look like much.


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5 commentaires:

Anonyme a dit…

wonderful words! and picture of course!!

Evelyne a dit…

C'est le même ressenti pour un livre, un poème ou un film.
Mon prof de philo, en terminal, nous disait : Proust et sa Recherche du temps perdu je l'ai lu à 15 ans, puis à 35 et enfin je la relis à 50 ans, et à chaque fois la lecture est différente parce que notre vécu l'est aussi.

Meg Rodrigues a dit…

Nous avons pensé que les sons se produisent dans le temps. Aujourd'hui, nous sommes mouvement vibratoire des particules dans l'air. Je ne sais pas si cela fait sens, mais aussi les sons, les signes sont complets (prêt à devenir quelque chose de différent que ce qu'ils sont).
C'est génial d'être surpris par vos images.

Cat a dit…

"...with or without you, with or without you."
ce qui nous habite résonne aussi dans le creux de l'absence.

Valéry Lorenzo a dit…

Thank you very much Petra !

Chère Evelyne
... même ressenti aussi pour les gens que l'on connaît peu, puis davantage, au fil du temps.
Beau témoignage que celui de votre prof de Philo !
Je partage son avis et le vôtre, et je vous invite à aller faire un tour ici :
http://michel-terestchenko.blogspot.com/
(J'aime beaucoup)
Merci beaucoup.

Chère Meg
Je ne comprends pas la totalité de ce que vous m'écrivez mais cela sonne très agréablement à mes oreilles !
Je reviendrai de temps à autres sur votre commentaire, pour voir si, le temps m'aidera à mieux saisir la subtilité de celui-ci.
:-)
Merci aussi pour les chroniques que vous faites sur la photographie, elles sont super !!

Chère Cat
You too ?
oui, c'est comme ça aussi.
Dominique A, dans une chanson de Tiersen à ce sujet :
"Et aussitôt, quelqu'un manque, et de rien le jour est chargé.
Et tout peut se charger d'absence,
Rien qui sache mieux qu'elle s'absenter."

C'est évident, vous ne trouvez pas ?

Merci !